La pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur des ressources naturelles est un problème important en Amérique du Nord, particulièrement dans le secteur de la foresterie au Canada. Seulement dans la province de Québec, 15 000 emplois devront être comblés d’ici 2022. Au même moment, plusieurs communautés autochtones cherchent à développer les perspectives d’emploi, étant aux prises avec un taux élevé de chômage et une population jeune et en pleine croissance. Mais est-ce que les employeurs en foresterie créent un environnement favorable au recrutement, à l’intégration et à la rétention d’une main-d’œuvre autochtone? Nous avons interrogé 22 directeurs et responsables des ressources humaines provenant de 19 entreprises forestières (16 non autochtones et 3 autochtones) au Québec afin de répondre à cette question. Les commentaires des employeurs indiquent qu’ils commencent à peine à réaliser le potentiel de la main-d’œuvre autochtone et à mettre en œuvre des pratiques de gestion de la diversité. On a constaté que les partenariats entre les communautés autochtones et les entreprises forestières, l’élaboration de méthodes alternatives de formation et de développement des compétences, ainsi que la sensibilisation parmi les employeurs et les employés favorisent le recrutement, l’intégration et la rétention des travailleurs autochtones. À l’inverse, selon les participants, les stéréotypes, la discrimination, l’absence de mesures d’inclusion, l’usage de drogue et d’alcool ainsi que le manque de formation réduisent la possibilité que la population autochtone joigne la main-d’œuvre forestière.